12 avril 2020
La fantaisie des Parques.
La fantaisie des Parques.
Je suis venu m’asseoir auprès du temps qui passe
Juste pour converser avant que je trépasse
Je lui ai demandé pourquoi sa pauvre barque
N’accostera jamais, est-ce le sort des Parques ?
À ma grande surprise, il m’a dit quelques mots
Qu’il ne lui était possible de prendre du repos
Qu’il n’était pas la barque mais bien plutôt le fleuve
Qui charrie les bébés tout comme il fait les veuves.
Il n’est à mes côtés mais voila qu’il me porte
Comme il fait de nous tous, comme des feuilles mortes
Qu’on soit vivant ou mort, cela ne lui importe
Il coule sans fléchir à travers toutes portes.
Puis j’ai fermé les yeux, pour sentir ses remous
Mais je n’ai rien senti, le temps qui passe est doux.
Il est une caresse qui nous flatte et nous blesse
Il agit en sourdine et jamais il ne cesse.
J’ai cru un jour m’asseoir auprès du temps qui passe
Je ne suis qu’un fantôme qui rit et qui trépasse
Je ne sais pas pourquoi je suis dans cette barque
Où toute vie connaît la fantaisie des Parques.
Pierre-Jean BOUTET
cambredaze.canalblog.com
Publicité
Publicité
Commentaires