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Les troubles remuements des âmes et des cœurs...
2 février 2018

Ne pas compter pour rien

 

DUO de plumes
Pierre-Jean BOUTET et Daniele LABRANCHE
Ne pas compter pour rien 
Dans une cour d’immeuble, s’échoua un beau soir 
Un homme, une épave qui avait perdu l’espoir
Plus rien au fond de lui, pour goûter à la vie 
Il ne connaissait plus le sens du mot envie,
Au bout de trop d’échecs, et de désillusion 
Du bien comme du mal, il n’avait plus notion
Il ne vivait encore, qu’en complet abandon
Il ne connaissait plus ni amour, ni pardon.
On lui avait appris la générosité, 
La main tendue à ceux qui sont désespérés, 
Mais tout autour de lui, n'était qu'indifférence, 
Même pas un regard, rien que de l'insouciance. 
 
Son corps trop fatigué, chaque jour plus languide, 
Se vidait de ses forces et tel un apatride, 
Il se sentait de trop, dans un monde insensible, 
Craignant de la camarde, d'être bientôt la cible.
Dans cette cour d’immeuble où il s’est affalé 
Sans savoir si à l’aube, il se réveillerait
Vers lui s’est avancée, la silhouette fine
D’une enfant de dix ans, encore une gamine,
Elle dit bonjour monsieur, mais que faites vous là 
Vous n’y pouvez rester, il y fait bien trop froid
Voulez vous donc venir, un peu là haut chez moi
Nous avons de la soupe et un bon matelas.
Il regarda l'enfant, lui offrit un sourire, 
Face à ce don du ciel qui soudain le chavire, 
Des larmes peu à peu envahirent ses yeux, 
L'espace d'un instant il se sentit heureux. 
 
Elle tendit sa main, il s'en saisit gêné, 
Dans son humble demeure, elle le fit entrer, 
Il sentit la chaleur soudain l'envelopper, 
Reconnu le bonheur, au sein de ce foyer.
 
Il n’y eut de questions, seulement des sourires
Il n’était plus gêné, il lâcha un soupir
Comme si là enfin, on le considérait 
Comme un être humain et non comme un déchet.
 
Cette nuit qu’il passa, fut peuplée de ces rêves
Ceux qu’il faisait enfant, le bonheur à ses lèvres 
Qu’il savait ses parents, soucieux de son bonheur
Qu’il avait bien sa place, tout au fond de leur cœur.
 
Au matin il quitta ses heureux bienfaiteurs, 
Leur générosité, a apaisé ses peurs, 
Et après maints conseils repartit sur la route, 
Le cœur gonflé d'espoir, estompés bien des doutes, 
 
Dans le ciel le soleil, darda de ses rayons, 
Qui devançant ses pas, traça comme un sillon, 
Semblable à un chemin, qu'à présent il suivrait, 
Délaissant derrière lui, un passé malmené.
L’histoire est trop belle, pour n’être racontée 
Elle est pourtant de celle, qui font si peu parler
Je ne sais si cet homme a remonté la pente
Mais je sais que beaucoup, demeurent dans l’attente
D’une main qui se tend, d’une porte qui s’ouvre
D’un regard indulgent, ou d’un simple bonjour
Juste pour être sûr qu’ils sont encore humains
Que dans les yeux des autres, ils comptent pas pour rien.
Pierre-Jean BOUTET et Danièle LABRANCHE
 
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