Laissés pour compte
Allongé dans ce pré, le visage dans l'herbe
Elle est bien cachée sa figure imberbe
On ne lui a rien laissé juste un vieux pantalon
Les pieds nus déchaussés et un vieux baluchon.
Un corps abandonné sur le bord d'un chemin
Témoignage poignant de la vague d'humains
Qui sont passés par là quelques heures à peine
Poussés par cette urgence à fuir devant la haine.
Pour ce jeune homme là, où cet enfant peut être
C'est la fin de l'histoire le terme de sa quête
Il est triste de dire que les plus en déroute
Sont sans doute tous ceux qui continuent la route.
Nous sommes bien entrés dans une ère nouvelle
Les grandes migrations deviennent régulières
Qu'elles soient dues aux guerres ou aux causes naturelles
Elles s'imposent à tous, et à la terre entière.
Pouvons nous encore considérer longtemps
Comme chasses gardées les territoires d'antan
L'humanité est une sur une planète unique
Croyons nous en sortir par un choix égoïste ?
Pierre BOUTET
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