Comme un dernier adieu

Comme un dernier adieu.

Quand la forêt bruira de tous les vents coulis

Qui balayent les feuilles et sonnent l’hallali 

Des traces d’un été qui encore s’accroche 

Comme à un mendiant dont on a fait les poches,

Viendra à pas de loup, l’automne qui s’approche

Chargé de ces couleurs de lave et de roche

Comme en catimini en timide amoureux

Il fait à la nature de doux yeux envieux.

Alors elle cédera à ses assauts patients

Et elle revêtira les manteaux de l’Orient

Aux tons plus flamboyants qu’ils ne sont chatoyants 

Elle s’abandonnera aux lueurs du couchant.

Puis elle glissera dans l’odeur des sous-bois 

Prise de somnolence préparant à l’hiver

Elle entendra encore tous ces chiens qui aboient 

Dans ces chasses menées par des hommes de fer.

Comme un dernier adieu à la vie qui s’en va

Elle sonnera le glas de ce temps des ébats 

Des saisons des amours comme des mise-bas

Quand surgira l’hiver elle ne sera plus là.

Pierre-Jean BOUTET