4 octobre 2020
Parmi les taupinières
Parmi les taupinières.
Un souvenir est là et taquine ma page
Ramenant à l’esprit une ancienne image
Étrange découverte tout au fond d’un vieux gant
Du corps d’une souris desséchée par le temps.
Pourquoi donc ce rongeur au fond du grand garage
S’était-il réfugié dans ce bout de tissu
Est-ce contre le froid qu’il en faisait usage
Tout au bout d’une voie qui était sans issue ?
On croit les animaux en toutes circonstances
Plus habiles que nous à mener existence.
Mais s’il en fallait une, je vois là une preuve
Qu’ils ne savent plus que nous traverser les épreuves.
Ce pauvre souriceau n’était en rien victime
Dans ce cas précis de visée assassine,
Juste au mauvais endroit et au mauvais moment
L’hiver fut bien trop long et tardif le printemps.
Si seule mère nature devait tenir le compte
De ces vies bien furtives qui grouillent sous son ombre
Point de raison alors de devoir s’alarmer
Car des vies la nature en produit des armées.
Mais ça c’était avant que l’homme n’apparaisse
Que sa folie de croître n’envahisse et n’agresse
Forêts et océans, terres et grandes plaines
Et fasse hécatombe d’animaux qui me peine.
Depuis les plus petits comme sont les insectes
Jusqu’aux grands éléphants, quelle pratique Infecte !
L’homme tue et massacre juste pour assouvir
Des milliards d’autres vies pour son plus grand plaisir.
J’ai pris le souriceau, oh la pauvre dépouille
Et je l’ai enterré, quelle modeste fouille,
Sous la terre et les feuilles tout au fond du jardin
Parmi les taupinières d’autres petits gredins.
Pierre-Jean BOUTET
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