et doucement m'étreint

Et doucement m’étreint.

Quand tu verras ami combien ma plume flanche 

Quand toi tu comprendras que la flamme s’éteint 

Viens donc pour me le dire si possible un dimanche

Prend moi entre tes bras et doucement m’étreint.

Je ne saurai moi même voir ce temps là qui vient

Car si comme tu vois tous les jours je m’épanche 

En dehors de mes vers, las je ne vois plus rien

Pas plus que n’en verrai bientôt entre deux planches.

Tu es si amical quand sur moi tu te penches

Pour me dire ces mots d’amitié, tu t’y tiens

Tu as bien je le sais plus d’un tour dans tes manches

Pour me faire oublier tout ce mal qui me tient.

Ces gestes bien souvent dans mon cœur qui déclenchent 

Cette vague d’amour qui monte et qui me vient

Tous ces derniers élans de sève dans mes branches

Comme trop nostalgique de ce monde ancien.

Quand tu verras ami combien ma plume flanche 

Quand toi tu comprendras que la flamme s’éteint 

Viens donc pour me le dire si possible un dimanche

Prend moi entre tes bras et doucement m’étreint.

Pierre-Jean BOUTET