Sous le masque.

Sous le masque.

Avec ces perles fines qui roulent sur sa joue

Gouttes couleur marine qui relèvent sa moue

L’effroi et la tristesse se mêlent dans sa voix

Car il n’y a de cesse dans l’horreur qu’elle voit.

Tous les soirs elle s’épanche devant son compagnon 

Qui l’attend confiné tout seul à la maison.

Quand elle est au travail le jour à l’hôpital 

Elle n’a pas le droit de craquer, c’est normal ? 

Le sourire est crispé mais empreint de tendresse

Elle ne doit jamais la montrer sa faiblesse,

Devant tous ces patients qui sont pétris d’angoisse

Elle doit les apaiser eux qui sont dans la poisse.

Alors elle s’astreint à répéter les gestes

Tous ceux qui la protègent et protègent aussi 

Ceux dont elle prend soin et dont elle a souci

Son métier elle y croit, même si elle peste

Contre tous ces marchands qui ont vendu avant,

Le service public en se moquant des gens.

Qui ont vu à court terme juste pour de l’argent

Qui se sont révélés impudents, imprudents.

Comme si nous citoyens nous ne versions de traites 

Pour toutes nos assurances, comme pour la retraite

Pour mieux faire la fête avec tout ce pognon

En traitant le système de voleur pour de bon.

Elle ne comprend pas ces calculs si trompeurs

Tout ça pour enrichir des oiseaux de malheur.

Tous ces riches qui sont soi-disant nécessaires 

Pour qui on sacrifie ce qu’on dit prolétaire.

Elle pleure en silence mais sa colère monte 

Elle ne peut plus entendre tout ce qu’on lui raconte

Mais oui les masques arrivent, continuez de bosser

C’est vous qui de la crise, le plus dur endossez !

Demain si elle survit, elle a ouvert les yeux

Elle n’acceptera plus tous ces chantages odieux.

Elle aura des alliés chez tous les citoyens 

Qui ont pu voir combien on manque de moyens.

Pierre-Jean BOUTET