9 avril 2020
Le petit compagnon.
Le petit compagnon.
Une chape de plomb aujourd’hui sur ma tête
Je crains fort qu’elle n’éteigne mes élans de poète.
Seuls des vers de coton laborieux et modestes
Naîtront de cette main à qui peine le geste.
La gorge dans l’étau et les bronches en feu,
Courbatures partout, excusez-moi du peu,
La fatigue a tendance à me fermer les yeux
N’est pour autant venu, le temps de mes adieux.
Je m’en vais donc tenir compagnie à Léon
N’est guère plus rapide que moi ce hérisson
Il comprendra sans doute que je traine un peu
Pour suivre les chemins du petit audacieux.
Rien ne sert de courir la fable le démontre
Une once de courage et de curiosité.
La vie tient porte ouverte, il ne faut aller contre
Léon l’a bien compris quoiqu’il ait hésité.
Pourquoi ne le suivrai-je puisqu’il donne l’exemple
Ce serait sacrilège du moins ça me le semble
Que de rester cloîtré dans cette sale grippe
C’est pourquoi à ses pas aujourd’hui je m’agrippe.
J’ai pour moi tout mon temps c’est presque un privilège
Tant cette maladie bien des tâches allège
Me suffit en effet de remuer les doigts
Et de tourner les pages, c’est tout ce que je dois !
Il s’ébranle déjà ce petit compagnon
Armé de son bâton et de son baluchon
Il m’invite à suivre ses pérégrinations
C’est pourquoi je vous laisse, mais ce n’est abandon.
Pierre-Jean BOUTET
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