Ivres.

Ivres.

La saveur de l’argent a-t-elle pour beaucoup 

Plus d’attrait ravageur qu’en a celle du sang ?

À voir pour la goûter jusqu’à quel mauvais coup 

Sont prêts ceux qu’elle charme que c’en est indécent !

Les guerriers d’autrefois succombaient à l’ivresse

A la rage du sang qui était leur maîtresse. 

Les fous de la finance se battent à présent 

Pour amasser toujours et toujours plus d’argent.

Seul compte, pour ceux là, le parfum de victoire

Qu’ils hument lorsqu’ils ont gagné quelques dollars.

Qu’importe après tout le sort de ces perdants

Anonymes victimes des fureurs de l’argent.

Pour les petits joueurs c’est un jeu dangereux

Où les loups des moutons sont toujours victorieux.

Mais il fascine tant et ce depuis longtemps

Les hommes attirés par des gains miroitants.

L’argent n’a pas d’odeur, quel fallacieux dicton

Qu’importe d’où il vient, son parfum est le même.

Il enivre tous ceux qui le veulent et qui l’aiment

Au point que pour beaucoup c’est même une passion !

Tout s’achète ou se vend voilà leur seul crédo 

L’argent quand on en a, permet tous les cadeaux.

Certains iront s’offrir quelque amour factice

D’autres se griseront de tous ses artifices.

C’est pas le même argent qui nous permet de vivre

De manger, s’habiller, se loger, se mouvoir,

Que celui des puissants dont les masses d’avoir

N’ont d’autre sens pour eux, que de les rendre ivres.

Pierre-Jean BOUTET

cambredaze.canalblog.com