26 novembre 2018
Lorsque le rideau tombe.
Lorsque le rideau tombe.
Sous la lueur spectrale, des phalènes égarées
Sur ma terre natale hélas défigurée
Où à présent s’étalent de très puants marais
Faits de ces eaux létales par les hommes excrétées,
J’avance d’un pas lourd, hésitant, englué
S’attachent à mes semelles des choses inavouées
Sur la terre autrefois ouverte et fertile
Où grouillent à présent mille choses hostiles.
Rêve ou cauchemar vais-je me réveiller
Pour voir là sous mes yeux choses moins inquiétantes
Comme dans ma jeunesse me tenaient éveillé
Des histoires affreuses à la fin rassurantes.
Reviennent obsédantes, ces visions étouffantes
En bouffées suffocantes de moments d’épouvante
Et leur répétition est pour moi éprouvante
Tant je me sens miné par leur cruelle attente.
Ôtez donc de mes yeux ce film plein d’angoisse
Redonnez moi les clefs de ma vieille paroisse
Où les cieux étaient bleus et les maisons pimpantes
Où étaient merveilleux les arbres et les plantes.
Rendez-moi donc l’esprit celui de la jeunesse
Où nous vivions d’espoir, de fêtes et de caresses
Où l’avenir portait les graines du bonheur
Où de tous les problèmes nous ressortions vainqueurs.
Mais quand le rideau tombe sur nos vieilles erreurs
Que du décor s’effacent ses grossiers trompe-l’œil
De toutes ces visions, il faut faire le deuil
Et regarder en face le pays qui se meurt.
Pierre-Jean BOUTET
cambredaze.canalblog.com
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