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Les troubles remuements des âmes et des cœurs...
2 septembre 2016

Trilogie du néant

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Trilogie du rien au néant...
 
Avant
 
Sans doute ai-je longtemps flotté dans ces limbes d’on ne sait où
Il nous faut bien c’est singulier, être avant de voir le jour
Sous une forme ou une idée, puis être le fruit de l’amour
Où venir sans être attendu, un accident un point c’est tout.
 
Peut-être ai-je à ce qu’on dit, vécu avant des aventures
En d’autres temps, en, d’autres lieux, sous des étoiles ou bien des lunes
Peut-être ai-je mérité de connaître quelque autre vie
Que j’ai été un paysan, ou un sage, ou un bandit.
 
Ou alors pris dans la poussière, d’un néant fertile en erreurs
Insufflé d’une vie nouvelle, pour le malheur ou le bonheur
Ai-je été sans autre but, jeté ainsi dans la mêlée
Sans instruction, ni protection, débrouille-toi pour y jouer.
 
Parfois je préfère penser, que j’attendais enfin mon tour
Pour émerger dans la durée et connaître un jour l’amour
Car la seule raison pour moi, de vivre cette aventure
C’est d’y rencontrer la fusion, avec une autre âme pure.
 
Pendant
 
Quand j’ai enfin vu la lumière, les yeux plissés je suis sorti
De ce monde chaud et tranquille où je baignais depuis des mois
Des bruits nouveaux, des sensations, à cet instant m’ont accueilli
Je suis bercé et puis j’ai froid, puis posé au chaud contre toi.
 
Puis j’ai grandi et découvert quoi faire avec mes dix doigts
On m’a nourri, on m’a chéri, et corrigé bien quelquefois
Lors j’ai appris, puis j’ai compris ce que dans ce monde on doit
Etre autonome, faire sa vie, comment trouver aller tout droit.
 
J’ai avancé, j’ai progressé, essayant mieux à chaque fois
J’ai rencontré une âme sœur, et des enfants en ai eu trois
J’ai comme d’autre alors construit, un foyer où n’être à l’étroit
J’ai élevé et protégé cette famille sous mon toit.
 
Quand j’ai eu fait tout ce parcours, fait mon métier, fait mes amours
Il me restait encore du temps, je me suis dit, pourquoi je cours ?
J’ai regardé autour de moi, j’ai vu que les voies empruntées
Nous conduisaient elles, tout droit, vers une fin bien annoncée.
 
N’ayant toujours que mes dix doigts, et guère plus entre les mains
J’ai donc pris le petit talent, qui s’est trouvé à s’exprimer
Et c’est donc avec quelques vers, que j’ai décidé de jouer
Pour éclairer mieux mon chemin, peut être était ce mon destin ?
 
Après
 
A l’ombre de ces grands cyprès qui couronnent les cimetières
J’aimerai un jour reposer, juste une croix dans la poussière
Avec au ciel quelques nuages, et dans le chant gris des cigales
Quelques pierres disséminées, en guise de pierre tombale.
 
Goûter enfin une vrai paix, dans le calme et le silence
Mes os blanchis se reposer, le reste en déliquescence
Regagner la terre bénie où un jour je devins conscience
Pour y dormir à tout jamais, sans crainte d’une renaissance.
 
Me diluer âme et corps dans ce grand tout qui me dépasse
N’avoir souvenirs, ni remords de cette vie qui se défassent
Etre au néant ce qu’est la pluie, à l’océan quand elle tombe
Effacer même pourquoi pas, jusqu’à ces traces de ma tombe.
 
Ne rien laisser derrière moi, pas même chez ceux qui m’ont aimé
Ni pleurs, ni plaintes, ni regrets, qui puissent un jour les encombrer
N’avoir été finalement qu’une présence si légère
Qu’elle ne pèse disparue, pas plus qu’une voile éphémère.
 
Pierre-Jean Boutet
cambredaze.canalblog.com
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