Qui a la réponse ?

Qui a la réponse ?

Ce matin mon cœur saigne, comme saigne celui
De tous ceux qui hier, ont perdu un ami
Un parent ou un frère dans ce carnage odieux
Alors qu'ils étaient là pour contempler les cieux.

Mon âme aussi pleure de voir autant d'humains
Fauchés en pleine ville, en pleine célébration
De voir que autant d'hommes sont tués par des mains
D'un homme aveugle et sourd à toute compassion.

Sommes nous sans défenses devant ces fous de Dieu
La vie est si précaire, l'éteindre est si odieux
Devons nous vivre tous dans une peur constante
De voir venir la mort dans des lieux de détente ?

Je n'ai pas de réponse, hélas pas plus que vous
Je n'ai à opposer que haine ou amour
Je sais où elle conduit la haine de ses semblables
Moi j'ai choisi l'amour dont je suis plus capable.

Mais je suis ébranlé au plus profond de moi
J'en viendrai à douter à tout ce que je crois
Je n'ai pas de réponse, peut être en avez vous
Ce matin moi je pleure, et je suis à genoux.

Quand l'ennemi se mêle anonyme à la foule
Quand c'est n'importe qui, qui a perdu la boule
Que c'est sans prévenir qu'en armes il déboule
Toujours le même film, alors qui se déroule.

Des innocents surpris au milieu de leur fête
Alors qu'à se détendre ils avaient tous la tête
Y-a-t-il acte plus lâche que celui de tuer
Des gens pris au hasard et cela sans pitié.

On ne m'a pas appris à répondre à ces gestes
J'ai été élevé dans un monde de raisons
Voir ainsi des humains animés par des sectes
Sont-ils devenus fous, je n'ai pas de réponse.

Il va nous falloir vivre avec ce nouveau risque
Nous devrons l'intégrer dans nos façons de vivre
Comme nous l'avons fait, c'est écrit dans nos livres
Dans les guerres menées dans les temps historiques.

Est-ce la fin d'un temps d'insouciance et de fête
Ou est-ce la réalité qui nous prend à la gorge
Essayons de sauver nos valeurs humanistes
Mais c'est nos caractères qui désormais se forgent.

Pierre Boutet​