Obscurci
Le retrait de la vague qui découvre la plage
Est comme un grand vent quand le ciel il dégage
Derrière les nuages, ou alors sur le sable
Finies les illusions qui cachaient les obstacles.
Souvent est préférable de les dissimuler
Derrière des artifices, les dures vérités
Qu’une brume épaisse, chacun a bien la sienne
Camoufle à nos yeux, les problèmes qui viennent.
Je proclame qu’est vertu, toute lucidité
Elle bouscule souvent dans son propre intérêt
Souffre un peu aujourd’hui, pour mieux vivre demain
Le conseil est précieux et de première main.
Les hommes sont-ils lâches, pour vouloir ignorer
Tout ce qui les fâche mais les fait avancer ?
Ou sont-ils plutôt faibles, à ne vouloir affronter
Qu’en dernière limite, ce qui tant les effraie ?
Dans leur majorité ils sont un peu des deux
Il faut de vrais dégâts pour leur ouvrir les yeux
Quand il n’est pas trop tard pour inverser le sort
Quand est encore temps de prendre à bras le corps
La terre nous rappelle à tous nos errements
La nature se réveille pour clamer ses tourments
Tous les peuples pourtant semblent beaucoup trop lents
A comprendre à quel point réagir est urgent.
Le retrait de la vague qui découvre la plage
Permet d’y ramasser les plus tristes épaves
Quand les nuages enfin dégagent le ciel bleu
On peut voir le soleil briller de tous ses feux.
Oter nos illusions nous permet de voir mieux
Il n’est pas garanti que nous cessions nos jeux.
Pierre BOUTET
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