7 octobre 2020
De guingois
De guingois.
Je feuillette un album de mes vieux souvenirs
Soudain ma vue se brouille, je n’ai rien vu venir.
Une photo fanée de guingois sur la page
Vient remuer en moi comme une pluie d’orage.
Dans le brouillard alors qui envahit mes yeux
Surgissent des images d’une époque oubliée
Celle de ma jeunesse où parmi les halliers
Je musais insouciant et le cœur amoureux.
J’y fis une rencontre qui me bouleversa
La fille était si belle que ça me renversa
Ses yeux croisent les miens, mon dieu qu’ils étaient bleus !
Et son léger sourire était si merveilleux !
Elle passa son chemin en serrant son manteau
Un signe de la main en guise de bonjour
J’étais en ce temps là, faut dire un peu balourd
Bien trop tétanisé pour émettre un seul mot.
Plus tard je la revis dans les rues du village
Partout je la guettais j’aimais tant son visage
Que je pris en cachette avec le cœur battant
Cette photo d’elle, un peu volée pourtant.
C’était lors d’un été des jeux d’adolescent
Confronté maladroit au trouble de ses sens
Faut-il que cet élan fut alors bien violent
Pour provoquer plus tard un si fort sentiment.
Je refermais l’album, en restant interdit
Devant l’événement et tout ce qu’il me dit.
Combien en enfouit-on de ces moments non-dits
Dans la malle où l’on range tous ses sens interdits ?
Pierre-Jean BOUTET
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