Le mystère

Le mystère.

Je ne prétends en rien éclaircir le mystère 

Pourquoi plutôt écrire, plutôt que de se taire ?

Je n’ai d’autre réponse à cette question 

Que ma propre nature qui en a propension.

C’est très ambivalent que de faire ces traces  

Des mots sur le papier, sur la surface blanche

C’est comme un appel qui tire sur la manche

D’exprimer des idées avant qu’elles ne s’effacent.

Surtout ce qu’on écrit n’est d’abord que pour soi 

On ne sait alors pas du tout trop où l’on va.

On se laisse surprendre par tout ce qui jaillit,

On en est bien parfois, les premiers ébahis.

Et puis l’on s’aventure à laisser d’autres yeux 

Se poser sur ces textes en les craignant piteux, 

Ou bien quelques oreilles que l’on sait indulgentes 

Ouïr ces pauvres vers qu’on dit d’une voix lente.

Les premiers commentaires seront déterminants 

Non pour influencer cette envie d’écrire. 

Pour oser partager ses propos par moments

Pour se dire que d’autres aiment aussi les vivre.

S’entretient ce besoin de voir sous ses doigts naître 

Des pensées dont on voit qu’on n’est toujours le maître.

Devient-on un médium entre être et paraître ?

J’aimerai moi aussi la réponse connaître !

Voilà bientôt cinq ans que je me suis lancé 

Dans cette aventure et ne m’en suis lassé. 

Qu’importe après tout si n’est impérissable

La production d’écrits dont je me sens capable.

J’y puise une vraie joie, une libération 

Car c’est la liberté au bout de mon crayon

De dire à tous vents mes bonheurs et mes craintes 

Avec lesquels jamais ne triche ou ne feinte.

Pierre-Jean BOUTET