Ce que je sais

Ce que je sais.

S’il me fallait un jour dire ce que je sais

Je serais, savez-vous, vraiment embarrassé.

La question est si vaste et par quoi commencer ?

Et puis au bout du compte en dirai-je assez ?

Il y a ce que l’on fait souvent dans y penser 

Ce que l’on a appris à vivre, à respirer.

Et puis il y a le reste que l’on tire des livres

Ou de ce que le maître lui aussi nous délivre.

On grandit si l’on peut et avec de la chance

On sait lire et compter, d’abord dans la balance. 

Mais le sait-on jamais le sens de l’existence ?

On tourne et retourne la question en tous sens.

On découvre l’amour, le monde et la nature

On se lance souvent dans mille aventures

On rencontre la haine, la violence et la mort

On comprend assez vite ce que sera son sort.

Qui n’entend un beau jour une forte parole

Et ne suis ce chemin en y usant ses groles ?

Qui n’en est revenu comme on sort d’une impasse

Qui n’a pris la mesure alors du temps qui passe ?

Moi je ne crois vraiment ni à Dieu, ni au Diable

Je sais tout simplement ce dont on est capable.

J’ai vu combien les hommes étaient abominables

Je sais que seul l’amour peut les rendre admirables.

L’amour de son prochain, l’amour de la nature

Aimer faire le bien sous toutes ses coutures 

L’amour de toutes vies, qu’elles soient ou non pures

Aimer et être aimé est la grande aventure.

Pierre-Jean BOUTET