Le vieux portique.

Le vieux portique

Tout au fond du jardin se cache un vieux portique

Sous son bois vermoulu balancent quelques cordes

Des chaînes un peu rouillées, des planches faméliques 

Plus personne aujourd’hui n’y vient, ni ne l’aborde.

Qui pour se souvenir des joyeux cris d’enfants 

Quand poussés vers le ciel par un de leur parent 

Ils laissaient éclater leur trouble de l’instant

Ce mélange de peur et d’élan exaltant ?

Qui pour se rappeler la joie qui en ce temps 

Réveillait en éclats le parc à l’abandon 

Quand habitaient ces lieux des gens insouciants

Tout au bonheur de vivre cette vie comme un don ?

Qui aurait cru alors que s’éteindrait ainsi

Tout ce qui animait jadis cette maison bénie 

Qui fut pour un moment un si accueillant nid

Pour des enfants depuis qui ont bien sûr vieilli ?

La magie s’est enfui comme cédaient leurs cris

Ils sont partis ailleurs pour y vivre à leur tour

Dans quelques autre maison où résonnent aussi

La voix d’autres enfants issus de leurs amours.

Tout au fond d’un jardin se cache un vieux portique

Sous son bois vermoulu balancent quelques cordes

Des chaînes un peu rouillées, des planches faméliques 

Plus personne aujourd’hui n’y vient, ni ne l’aborde.

Pierre-Jean BOUTET