L’idée et le geste

L’idée et le geste.

Ainsi quoique l’on dise ce sera sans effet

Si l’action ne s’inspire de ces fortes pensées. 

Ainsi quoique l’on dise c’est bien ce qui est fait 

Qui changera les choses quoiqu’on puisse en penser.

Aussi quoique l’on fasse c’est le fruit d’une idée 

Car l’action ne s’inspire que de ce qu’on pensait.

Aussi quoique l’on fasse on est toujours guidé 

Sauf bien sûr si le geste n’est qu’un réflexe usé.

La pensée et l’action sont fortement liés 

La seconde a le sens que l’autre lui a donné. 

La première ne peut sinon que s’afficher

Jamais sans ce concours, elle n’est concrétisée.

Si le geste est coupable celui qui l’a guidé 

Est aussi responsable que s’il était l’auteur.

La pensée est toujours la première à fauter

Même lorsque l’action ne vient la prolonger.

Liberté de penser trouve donc ses limites 

Si c’est incitation, au crime une invite.

Il est toujours des mots de violence et de haine

Qui doivent être bannis, pour ne causer de peines.

Jamais aucun poète ne pourra célébrer 

En psaumes ou ritournelles de ces laides pensées 

Il pourra dénoncer de l’âme quelques ombres

Jamais à leurs côtés être aussi du nombre. 

Pierre-Jean BOUTET