La ruée ers l’or

La ruée vers l’or.

A la ruée vers l’or, comment y croire encore

Au paradis pour tous, en suant du burnous

Toutes ces balivernes, ces contes pour enfants

Dont ils nous ont bercés, pris pour argent comptant.

Qui paye le prix fort, à courir le veau d’or

Qui se trouve cocu, pour y avoir tant cru

A un bonheur acquis, plein d’objets à bas prix

Un bonheur fabriqué, pour leurs beaux yeux tu sais.

Quand on voit la misère qui frappe à la porte

De plus en plus de gens, par millions, par cohorte

Quand on voit les impasses, d’un monde dégueulasse

Qu’on le voit vaciller comme sur des échasses,

Quand on voit l’océan, charrier du plastique

Les forêts transformées en des champs de trafic

Les villes étouffer des vapeurs de leurs miasmes

Les riches exposer leurs frasques et leurs sarcasmes.

Le coeur et la raison en tomberont d’accord

Plus possible de danser sur ce chant de mort

Ensemble les hommes doivent ouvrir des voies

Très loin de ce qui fut, mortel chacun pour soi. 

Pierre-Jean Boutet