Impassibles.

Impassibles.

Silhouettes dressées, impassibles et sombres,

Émergeant de la brume comme feraient des ombres,

Sur le fond cotonneux qui enveloppe tout

Les arbres décharnés sont debout malgré tout.

Traversée de l’hiver par ces témoins muets

Qui résistent sans plainte à ses assauts glacés, 

Supportant sans faillir tous ces paquets de neige

Balançant sans férir à tout vent qui s’agrège.

Sentinelles impavides derrière mes carreaux

Que je contemple là en restant bien au chaud.

J’en guette le réveil lorsque vient le printemps

Où ces arbres vainqueurs vivront un nouveau temps.

Pierre-Jean BOUTET