3 avril 2020
La course.
La course.
Couché sur l’encolure et les cheveux aux vents
Il galope comme un fou devant ses poursuivants
Course désespérée pour échapper au pire
Animé d’une rage de vaincre et de vivre.
Cette course terrible n’accepte qu’un gagnant
Seront sacrifiés à la fin les perdants.
Le cheval comme l’homme iront dans le néant
Sauf si l’un comme l’autre sont au bout tout devant.
Le sang bat à leurs tempes, veines éclatées
La sueur dégouline sur leurs peaux trempées.
Les muscles sont tendus lors de chaque foulées
Les yeux exorbités sur la ligne d’arrivée.
Tous ces fiers cavaliers ce sont des prisonniers
Auxquels qui un roi cruel a un jour proposé,
De concourir à mort pour prix la liberté
Seulement au vainqueur de la course endiablée.
De plus le grand gagnant pourra même épouser
La fille de ce roi qui personne ne veut,
Aucun homme n’ayant trouvé grâce à ses yeux
Elle a consenti pourtant de convoler.
Ils se sont entraînés pendant plusieurs semaines
Cavaliers émérites et guerriers d’exception.
Ils savent tous pourtant où tout cela les mène
Mais ils n’ont d’autre choix et non plus d’ambition.
Plutôt mourir ainsi dans un dernier combat
Que dépérir des ans dans des geôles humides
Plutôt courir encore, tous de gloire avides
Que vivre à petit feu, n’avoir le cœur qui bat.
Le bruit assourdissant que font mille sabots
Les cris étourdissants de la foule en délire
Effluves envahissantes d’humeurs comme d’épices
C’est à l’appel du sang qu’ils font bien tous écho.
Qu’importe donc la fin de cet affreux spectacle
Personne n’aura su franchir le seul obstacle
Vaincre la cruauté, laisser place à l’amour.
C’est ainsi que les hommes consument leurs beaux jours.
Pierre-Jean BOUTET
cambredaze.canalblog.com
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