Sans prononcer son nom.

Sans prononcer son nom.

J’aime parler de ce moment sans prononcer son nom

Tendre il est comme un amant, qui rougit quand on lui dit viens !

Petit à petit il surgit, il s’annonce et on retient

Que ses couleurs sont chaudes et blondes, ce qui fait son renom.

La contrée n’est plus verte et bleue mais elle est plus grise et rouge

Les arbres s’effeuillent doucement au gré des vents qui les bougent. 

L’herbe jaunie, printemps, été ne sont déjà qu’un souvenir

Déjà un peu sous le frimas, on sent l’hiver qui va venir.

Il a le goût des nostalgies, de celles qui sont douces amères 

On apprécie quand s’assagissent les feux brûlants sur notre peau

Derniers travaux avant l’hiver, moments propices au repos

Ces jours un peu se racornissent, puisque les nuits leur font la guerre.

Sur des tapis de feuilles rousses, on baguenaude dans les sous bois

Encore un peu l’envie nous pousse, d’aller écouter le grand cerf

Qui brame en ce temps pour des heures en appelant les biches qu’il sert

Des forêts, des prés, des soirées, ce grand animal est le roi.

J’aime entre autres choses ses costumes de transition

Aller débusquer dans l’humus toutes sortes de champignons

Ramasser répandues sur le sol, les châtaignes brillantes

Échappées de ces bogues aux carapaces piquantes.

Ses soleils qui s’attardent illuminant les cieux

De ces mêmes couleurs qu’ont les forêts en feu

Ses pluies si bienfaisantes pour les sols desséchés 

Les premières bûches qui grésillent au cœur de mon foyer.

Pierre-Jean BOUTET

cambredaze.canalblog.com