27 octobre 2019
Dans sa main.
Dans sa main.
Sur un ponton moussu, rongé par les embruns
Se hasarde un garçon, aux épais cheveux bruns
Il est à moitié nu, à part un pauvre pagne
Un chien sale et velu, à côté, l’accompagne.
Il s’assied sans façon, à même le bois brut
Et son chien fait de même, en un geste abrupt
Sans un mot il regarde l’horizon effacé
Par les nappes de brumes, sur la mer étalées.
Il attend et il pleure sans un mot, doucement
Le chien émet aussi quelques gémissements
Ils restent tous les deux, ainsi, un bon moment.
C’est alors qu’ils se lèvent, que soudain on entend,
Une corne de brume, en un long grondement
Ils se figent tous deux, plus un seul mouvement.
Comme on les sent tendus, par ce son surprenant.
Ce qu’ils ont attendu, arrive maintenant.
Une barque surgit du brouillard, comme un rêve
Ses voiles déchirés, bousculée par les vagues
Quelques rouleaux de plus, elle s’échoue sur la grève
Sur les galets rouillés, de la pauvre madrague.
Le garçon se secoue, comme sortant de transe
Il court avec son chien, vers la coque en souffrance.
Il tient fort dans sa main, une chose cachée.
Il arrive bien vite, à très près s’approcher.
Un coup d’œil dans la barque, juste pour constater
Qu’hélas elle est vide, de ce qu’il espérait
Revoir enfin ce père, parti il y a longtemps
Bien avant qu’il soit né, sur un bateau géant.
On lui a dit qu’un jour, la mer le lui rendrait
Que sur un frêle esquif, alors il reviendrait.
Depuis c’est tous les jours, que le garçon revient
Et son seul compagnon, est las un petit chien.
La tristesse se lit, dans les yeux du marmot
Dans sa main entrouverte, il y a une photo
C’est celle de son père, dans un petit canot
C’est pour le reconnaître, s’il lui revient des flots.
Et la corne de brume résonne toujours au loin,
Un son dans le brouillard, pour tous les vrais marins.
Pierre-Jean BOUTET
cambredaze.canalblog.com
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