En nous.

En nous.

Elles zèbrent nos cieux intérieurs et confus

Elles font intrusion au cœur de notre intime

Sans demander du reste à être entendues

Le contrôle qu’on a, sur elles, est infime.

On les nomme pensées mais d’où nous viennent-elles

Je veux parler bien sûr de certaines, pas de celles 

Qui naissent dans l’esprit, de processus externes 

Imposés par des tâches inutiles ou ternes.

Mais bien de ces éclairs qui soudain nous traversent

Pas seulement en rêve, aussitôt qu’on renverse 

Cette attention qu’on sait un peu artificielle

Pour ce que nous faisons, que l’on croit essentiel.

Mais tout au fond de nous se débattent des choses

Qui n’ont toujours hélas le doux parfum des roses

Comme peuvent surgir des idées de hasard

Qui paraissent étranges, venant de nulle part.

Elles ne connaissent, au vrai, aucune des limites

Que le monde physique oppose par ses lois

Elles sont plus troublantes, quand elles nous invitent

À rêver une vie, plus grande qu’on la croit.

Sans l’imagination que seraient donc les hommes

Qu’ordinaires machines à fabriquer des mômes

Que des vies biologiques, que des masses d’atomes

Quand l’imagination nous rend plus grands que gnomes.

C’est par ce seul talent que se crée le grandiose

Que l’homme se dépasse et atteint le sublime.

Pourtant il sert souvent à de bien tristes choses

Et c’est son avenir que l’homme assassine.

Pierre-Jean BOUTET

cambredaze.canalblog.com