11 août 2019
Désert de sel.
Désert de sel.
Quand au port le marin chaloupe entre les cuisses
De la putain d’un soir, que dans ses mains il glisse
Deux trois billets gagnés avant dans un tripot
Entre deux rhums payés par d’autres matelots,
Il accomplit ces gestes dont il a pu rêver
Tout seul dans sa couchette quand il était crevé
Pour mieux en oublier le travail épuisant
Qui ne pouvait lui faire ainsi bouillir les sangs.
Mais bien loin de son rêve sont ces moments gâchés
Par l’alcool, les odeurs du matelas souillé
La fille est ailleurs et son corps machinal
N’a pas même l’ardeur d’un pauvre animal.
Au cœur de ces vies tristes réside un espoir
Celui de rencontrer peut être un autre soir
Quelqu’un pour s’arracher à ce sort ordinaire
Qui vous emmènera découvrir d’autres terres.
Mais au petit matin, l’homme repartira
Pour regagner son bord et son pauvre rata
Il ne voit plus la mer mais un désert de sel
Il sait bien que le port n’ouvrira pas le ciel.
Pierre-Jean BOUTET
cambredaze.canalblog.com
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