Mariage.
Mariage.
J’ai vêtu une robe tissée dans les nuages
J’ai disposé dessus du ciel bleu en plis sages
Et d’un souffle de vent j’en ai fait mon écharpe
J’ai joué de la pluie, comme on joue d’une harpe
J’ai pris un peu d’écume pour en faire un bouquet
Et d’un ruban de brume, je l’ai bien enlacé
J’ai marché vers l’autel, une haute montagne
Tandis que dans les cieux les anges m’accompagnent
Quelques flocons de neige, en guise de diadème
Une bague à mon doigt, faite de purs joyaux
J’ai posé mes deux pieds, sur deux aigles royaux
Avançant au devant, de celui qui tant m’aime.
Il m’attend impatient de toute éternité
La lave des volcans teinte sa chevelure
À sa ceinture brille d’une grande beauté
Un diamant fait d’une eau, que l’on dit des plus pures,
Sa poitrine très large, s’ombre d’une forêt
Ses cuisses sont puissantes, comme deux forts piliers
Son rire est étrange, c’est un son d’ouragan
Sa bouche rutile, d’or rouge sont ses dents.
Il tient au creux des mains des poignées de myrtilles
De ces baies bleues de nuit qui sont vraies friandises
Qu’il a cueillies pour moi aux couleurs de mes yeux
Qui sont fruits de nature les seuls dignes des dieux.
Le mariage des deux, du brut et du soupir
Ce fut une vraie fête, un spectacle si rare
Que tous les éléments en ont un souvenir
Dont nous ne percevons que des bribes avares.
Pierre-Jean BOUTET
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