L’herbe est verte.

L’herbe est verte.

Lorsque j’ouvre les yeux je vois encore des prés 

Qui m’apparaissent beaux bien autant qu’ils étaient 

Certes l’herbe est verte et le ciel aussi bleu

Certes l’aube se lève et je me sens heureux,

Pourtant je ne vois plus bondir de sauterelles

À chacun de mes pas dans des bruissements d’ailes

Pourtant je n’entends plus gazouiller tant d’oiseaux

Comme quand j’étais jeune courant dans les ruisseaux.

Le monde s’est vidé, peu à peu de ces vies

C’est vraiment insidieux, peu de temps ça a pris

Et entre lui et nous on a aussi appris

À vivre dans nos bulles, à se passer de lui.

N’avons-nous pas créé plutôt en lieu et place 

Un monde artificiel fait d’acier et de glaces

Un monde fait d’objets où il n’a plus sa place 

Des vies conditionnées où bientôt il s’efface.

De ces vies biologiques, seront nous les derniers

Préparons-nous les temps dont nous sommes pionniers

Où ce sont des robots qui hanteront la terre

Et tous nos souvenirs des données que l’on gère ?

Pierre-Jean BOUTET

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