Un rêveur

Un rêveur.

Combien de nous voudraient ouvrir nouveaux chemins, nouvelles traces

Sur la surface immaculée, d’une nouvelle connaissance

Combien de nous sont dans l’ornière, et ne savent même en sortir

Répétant tout à leur manière, et poussant tous mêmes soupirs ?

Qu’on peaufine assez le mot, qu’on exploite à fond l’image

Ce sont pourtant mêmes propos, portant toujours mêmes messages

L’ont-ils compris alors ces sages, obstinément toujours muets

Qui laissent deviner les pages, que chacun pourra remuer?

Je me débat, le beau carnage ! Je me défend moi d’y sombrer

Pourtant voyez noircir ma page, déjà j’en ai plein de regrets

Je me débat mais je surnage, ma poésie peut se noyer

Dans le plus profond marécage, dans la bouillie de nos idées.

Je ne suis élève ni maître, juste une ébauche improvisée

Peut être n’aurai-je dû naître, eut-ce été plus avisé ?

Orgueilleux dois-je alors paraître de prétendre réinventer 

Si ma chanson doit disparaître, du moins aurai-je tout tenté,

Pour dépasser les apparences, pour aller parler droit au cœur 

Les mots ce sont parfois des lances, mais il ne faut en avoir peur

Quand mon espoir demeure immense, d’atteindre un jour à ce bonheur

Je reste un rêveur je le pense, mais c’est pour moi presque un honneur !

Pierre-Jean BOUTET

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