Futiles

Futiles.

Une larme versée au détour d’un chagrin

Bien vite oublié tant est beau le chemin

Un voile un instant flottant sur un sourire 

Aussitôt envolé car c’est si bon de vivre.

Pourquoi les gens heureux se feraient de la bile

Le bonheur est aveugle autant que volatile

Pourquoi aux lendemains songer est-ce utile

Quand on se sent si bien dans nos moments futiles.

Un combat permanent, une lutte pour vivre

Une miette de pain, un peu d’eau pour la soif 

Quelques roseaux posés sur simples murs d’argile

Et des ventres gonflés sous l’effet des famines

Pourquoi les miséreux se feraient plus de bile

Le malheur rend aveugle quand ce n’est pas servile

Pourquoi aux lendemains songer est-ce utile

Quand on se sent si mal que ça semble futile.

Un sentiment prégnant que tout est si facile

Presque omnipotent dans son moindre désir 

Le monde est trop petit, on peut tout découvrir 

On arrive à s’offrir le moindre caprice

Pourquoi les gens puissant se feraient de la bile

Quand on est dominant et que rien ne résiste 

Pourquoi aux lendemains songer puisqu’ils n’existent

Quand on se sent si fort que ça semble inutile.

Pierre-Jean BOUTET

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