Premier avril.

Premier avril.

C’était faut l’avouer ce jour premier avril

La ballade annoncée était pourtant facile

Peut être que certains ont cru à une farce

Au lieu de rendez-vous, étaient rares les faces.

Mais nous étions réjouis de tous nous retrouver

Même si nous manquaient bien des habitués 

C’est vers Puyvalador que nous sommes partis

La vallée de Réal est un vrai paradis.

Du hameau d’Odeillo par un chemin paisible

Tout au dessus du lac nous cheminons tranquilles

Le début du printemps est encore languide

Les fleurs que l’on rencontre se montrent bien timides.

Au détour du sentier se cache un refuge

Étrangement petit mais bien aménagé 

L’intérieur est charmant, et sans aucun grabuge

Grâce à des bénévoles qui s’y sont engagés.

Quand soudain le chemin devient très escarpé 

De racines et rochers il est fort encombré 

Subsistent par endroits quelques plaques de neige

Le souffle se fait court, les échanges s’abrègent.

Nous parvenons enfin à un petit alpage

Un refuge est blotti à l’abri des rochers 

De là nous admirons l’immense paysage 

L’horizon est barré par les cimes enneigées.

Nous faisons là, la pause de la demie journée 

Dans un cadre splendide et fort bien préservé 

Nous sommes sous le charme d’une belle nature

Qui n’est défigurée par aucune rature.

La descente est prudente et nous prenons le temps

D’observer fleurs et arbres qui s’éveillent au printemps

Dans les fossés humides qui bordent le chemin

Des grenouilles s’ébattent parfois avec entrain.

Nous y voyons des grappes d’œufs flottant par centaines 

De pontes impressionnantes qui nombreuses y baignent

Cela présage bien des milliers de têtards 

Qui proliféreront sans doute un peu plus tard.

Nous revenons comblés de ce trek agréable 

Encore à la portée de nos vieux corps capables

On est revigoré par ce bain de nature

Une simple sortie, une petite aventure.

Pierre-Jean BOUTET