Je ne sais qu’une chose...

Je ne sais qu’une chose.

Pourquoi a-t-on si peur de notre fin mortelle

Tant d’autres y sont passés, on les compte à la pelle

Est-ce de n’exister qui nous fait de la peine

Ou de ne pas savoir où cela nous entraîne.

Moi je veux bien mourir mais au milieu des rires

Je veux jusqu’à la fin me sentir juste vivre

Profiter des instants de partage et d’amour

Qui me seront offerts, jusqu’à ce dernier jour.

Bien sûr c’est de souffrir qui reste ma hantise 

D’impuissance ou douleur fussent-t-elle exquises

De ne plus être rien, sur un lit, qu’un poids mort

Muet et incapable de fournir un effort.

Mais le néant m’attire comme éternel repos

Un lieu où la conscience n’est même plus un mot

Un rien parmi le rien, où n’est ni mal, ni bien

Qu’importe le chaos, puisqu’il n’y a plus de lien.

Je ne sais qu’une chose, c’est que je suis ici

Qu’ici bien je dispose quels que soient mes soucis,

De bien des occasions de connaître la joie

Je ne connais que vivre, qui ouvre cette voie.

Pierre-Jean BOUTET

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