Conditionnement.

Conditionnement.

Qui sait si la fourmi qui à mes pieds promène

Se pose des questions sur la vie qu’elle mène 

Son destin est tracé dès sa venue au monde

Elle n’en déviera serait-ce une seconde.

Jamais elle ne s’écarte des gestes programmés 

Tous ceux qui pour l’espèce sont les plus efficaces

Jamais elle ne se demande si elle doit les aimer 

Si elle devrait se montrer perspicace.

Les hommes que nous sommes eux pourtant s’interrogent

Sur leur place ici bas, sur le sens de leur vie

Partant sur ce prétexte beaucoup d’entre eux s’arrogent

Le droit de décider pour les autres aussi.

Nous sommes sur la terre nombreux comme fourmis

Hélas chacun de nous à son propre avis

Et notre fourmilière en est fort menacée 

Et notre terre mère de nous en a assez.

J’envierai parfois presque le sort de ces fourmis

Qui n’ont aucune angoisse, qui n’ont aucun avis

Peut-on parler pour elles et de ce qu’est leur vie ?

Même chez eux la reine un schéma elle suit.

A nous bien regarder nous sommes des fourmis

A nous battre entre nous pour ce qui a du prix

Pour ces quelques ressources qui sont chez l’ennemi

On se bat bien comme elles et pour notre survie.

Car si l’individu quant à lui s’interroge

S’il veut se croire libre à l’endroit où il loge

Les pays et les peuples collectivement pris

N’ont plus d’intelligence que n’ont les bactéries.

Car nous sommes comme elles aussi conditionnés 

A nous battre sans cesse pour croître et prospérer 

Sans conscience au fond qu’il y a des limites

Quand prendrons-nous conscience de ce qu’on les imite ?

Pierre-Jean BOUTET

cambredaze.canalblog.com