L'âme en peine.
L’âme en peine
Un chat noir est passé comme une ombre furtive
Ses yeux ont flamboyé sous l’éclat de la lune
La rue est désertée, il n’y a âme qui vive
Sur le pavé mouillé sont éparses des plumes.
Il règne un silence juste à peine troublé
Par l’eau qui des gouttières coule sur la chaussée
Une lumière jaune sourd d’une pauvre lanterne
Accrochée tristement par dessus la poterne.
Des relents de poubelle flottent dans l’air humide
Chargé de ces odeurs qu’ont les choses putrides
Les lézardes des murs jouent de leur signature
Sur les crépis anciens couverts de vergetures.
Ruelle oubliée loin du centre des villes
Un vrai coupe gorge sous ses dehors tranquilles
Pour s’y aventurer en cette heure incertaine
Il faut être égaré ou avoir l’âme en peine
Mes pas m’y ont conduit en ce jour trop funeste
Ma mémoire en souffre comme ferait la peste
Quand elle m’a quitté sans dire même au revoir
C’était, je m’en souviens, lorsque tombait le soir.
Pierre-Jean BOUTET
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