Irrépressible

Irrépressible.

Puisqu’il me faut parler ou plutôt non, écrire 

Puisqu’après tout pour moi, c’est presque irrépressible 

Je lâcherai mes mots comme on lâche des chiens

Qu’ils aillent tous frapper jusqu’au cœur de la cible,

La cible c’est le coeur, mais le coeur très sensible

Celui qui fait venir quelques larmes aux yeux

Celui veut aimer et se sentir heureux

Celui qui va frémir à des récits terribles.

A l’arc de mes pensées j’armerai donc mes flèches 

Juste assez acérées afin que toutes elles lèchent 

Vos âmes engourdies un peu égratignées 

Afin qu’à votre tour, vous soyez indignés,

Indignés de savoir combien ce monde est fou

Fou à cause des hommes, fou en raison de nous,

Affolés de savoir qu’il va droit à sa perte

En dépit de nos cris, de toutes les alertes.

Comme autant d’aiguillons, comme mille grêlons 

Mes mots viendront frapper toutes vos certitudes

Alors que les puissants nous mettent en servitude

N’est-il temps endormis, que nous nous réveillons ?

Que nous nous réveillons pour sauver notre peau

En nous débarrassant de tous ces oripeaux

De ces fausses idées qu’on nous a mises en tête 

Qu’il nous faut toujours plus et faire des conquêtes.

Comme autant de messages, de bouteilles à la mer

Mes mots iront partout pour porter ma colère 

Si le temps les années m’ont rendu si amer

C’est de voir tous les hommes répéter leurs erreurs.

Pierre-Jean BOUTET

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