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Les troubles remuements des âmes et des cœurs...
2 mars 2018

C’etait Hier il me semble.

 

C’était hier il me semble ....
Mais c’est pourtant si loin
Du fond de ma mémoire revit un doux refrain. 
J’étais petit garçon revenant de l’école sur les doigts de la craie et des odeurs de colle, je regagnais ce nid qui était la maison tellement rassurante plus chaude qu’un cocon.
Je n’avais lors en tête que ces parties de bille disputées entre garçons sous le regard des filles.
Je récitais déjà un peu de ces leçons que je devrai revoir avant de me coucher sous cette surveillance pleine de bienveillance d’une de mes grands mères qui fut institutrice.
Je jouerai au dehors sous les pins du jardin regardant les fourmis œuvrer en file indienne rapporter par centaines jusqu’au cœur de leur nid, de minuscules graines et d’infimes débris.
Je grimperai aux arbres collant de la résine un peu sur mes habits et beaucoup sur ma peau, puis j’ouvrirai un livre de contes et légendes qui me fait voyager chez les djinns, en chameau.
Je rangerai en ligne tous les petits soldats, les officiers en tête et sur leurs grands chevaux, j’inventerai alors des ordres de batailles mêlant indifférents des grognards, des indiens, des poilus. J’engloutirai bien sûr avec l’appétit que l’on a à cet âge des tartines beurrées semées de cette poudre dite de cacao qui laisse sur les babines des auréoles brunes. Je m’appliquai souvent à écrire des histoires quelquefois inventées mais toujours plus fleuries que la réalité qui était bien trop sage pour le garçon rêveur qui aimait la fantaisie. Comme ces aventures qu’on s’inventait alors avec tous les copains d’école et de village, quand armes de gourdins et avec l’air sauvage on jouait nos versions de la guerre des boutons. Quand les beaux jours venaient on faisait des carrioles avec des bouts de bois, des roulements à bille, on faisait les marioles et c’est à fond de train qu’on dévalaient les pentes, courses entre gamins. En ces temps là la neige tombait tous les hivers, et nos parties de luge faisaient nos faits divers, les plaies comme les bosses étaient pour nous les gosses comprises dans le lot de nos jeux de poulbots. Je partageais ma chambre avec les deux frères, devinez ces batailles pour régler nos affaires, la force de la fratrie s’est forgée dans ces guerres qu’on se faisait naguère, qu’on évoque aujourd’hui.
C’était hier il me semble....
Pierre-Jean BOUTET

 

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