Pour quel ailleurs ?
Pour quel ailleurs ?
Ils ne sont pas nombreux ceux qui sont volontaires
Pour quitter cette terre, pour voyages à Cythère,
Ils ont beau crier haut leurs peurs et leurs colères
Ils s’accrochent bien fort à leurs douleurs amères,
Qu’y-a-t-il hors la vie si ce n’est le néant
On sait ce que l’on souffre mais sait-on où on va,
Sans doute qu’on connaît des souffrances ici-bas
Mais l’enfer est un doute qui demeure présent.
Ils ne se pressent pas sinon au compte-gouttes
Ceux qui maugréent après ce qui nourrit leurs doutes
Pour chercher un ailleurs au climat bien meilleur
Pour tourner cette page, mettre fin aux malheurs.
Quel est donc ce pari qui n’a de consistance
Seule en a vraiment notre pauvre existence
Espérer un ailleurs où tout n’est qu’absence
N’être rien dans un rien, privé de conscience !
Je n’en vois toujours pas de ces files indiennes
Attendant au guichet que la mort vite advienne
Ceux qui font le grand pas vers ce je ne sais où
Ceux qui s’en vont ainsi les jambes à leur cou.
Quand grand est le malheur on prie pour l’éclaircie
Quand la souffrance nous plie, pour qu’elle cesse on prie
Cette vie qui est nôtre, elle n’a d’autre prix
Que celui qu’on lui accorde et beaucoup l’ont compris.
Pierre-Jean BOUTET
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