Comme un écho lointain

Comme un écho lointain

Au flanc de la falaise, sous un surplomb rocheux
Dans la campagne anglaise, j'ai aperçu un feu
Comme un signal venu de l'époque lointaine
Où des hommes vivaient dans de grandes cavernes.

Mon esprit est allé dans ce monde hostile
Où la vie n'était faite pour des êtres fragiles
Où chaque jour était une grande victoire
Sur la mort qui guettait du matin jusqu'au soir.

C'était juste des clans pas même des tribus
Qui regroupaient leurs forces pour résister à ce
Qui le jour menaçait jusques à leur vécu
Et nombreuses étaient dans la nuit les menaces.

Ces terrasses de roches, quelquefois abritées
Étaient providentielles pour les en éloigner
Bien au dessus du sol, ils voyaient arriver
Les ennemis probables et les proies à chasser.

C'était à coup de pierres qu'alors ils défendaient
Leurs abris de fortune chèrement installés
Ce sont quelques brandons qu'ils jetaient, enflammés
Pour repousser les bêtes qui parfois agressaient.

Ils taillaient leurs silex en guise de couteaux
Ils grattaient frûstément leurs vêtements de peaux
Ils mangeaient en grognant autour de leurs foyers
Le produit de leur chasse qu'alors ils partageaient.

Leur vie était si courte et l'enfance était brève
Car il fallait survivre et se battre sans trêve
Les corps étaient usés à force de courir
À peine on était né que l'on savait mourir.

Pourtant déjà les rêves habitaient ces humains
Quand au fond des cavernes ils peignaient de leurs mains
Le bestiaire fantastique des animaux d'alors
Pour des cérémonies mystérieuses encore.

Mais je sors de mon rêve et je ne vois plus rien
L'aurai-je imaginé ce feu qui brille au loin,
Où était-ce un mirage ou un écho lointain
Peu m'importe après tout, ce rêve j'aimais bien.

Pierre-Jean BOUTET