Le monstre

Le monstre

Entrainé par la foule il se laisse porter
Il doit suivre la houle qui semble se lever
Il est alors si seul il se sent isolé
Paradoxe du nombre contre sa volonté.

Quelle est la liberté d’une foule hostile
Quelle est la volonté qui alors la domine
La raison n’a plus court car c’est l’instinct qui prime
Une foule n’est rien d’autre qu’un animal docile.

Lorsqu’on la caresse, elle se montre facile
Encline à l’ovation, aux applaudissements
Prends garde tu la blesses, entends ses grondements
Tu la calmes ou l’excites si tu te montres habile.

J’aime beaucoup les gens, leur parler, les entendre
Pourtant je me méfie de tout regroupement
Quand le groupe se forme pour affirmer souvent
D’abord sa différence, à laisser ou à prendre.

Nous sommes isolément des êtres raisonnables
Accessibles aux paroles d’amour de tolérance
Nous aspirons bien tous à fuir toute violence
Et à montrer de nous nos côtés plus aimables.

Mais mettez tous ensemble quantité de ces gens
Créez une atmosphère de peur et méfiance
Désignez l’ennemi auteur de leurs souffrances
Un monstre nait alors de vos discours de sang

Je n’aime pas la foule c’est un être à part
Qui n’a pas de conscience, qui agit au hasard
Aucun n’est responsable des actes qu’elle commet
On n’a jamais vu foule par tribunal jugée.

Pierre-Jean BOUTET
cambredaze.canalblog.com