Les frissons de l'automne

Les frissons de l’automne

Quand c’est au crépuscule que se jouent les reflets
Bientôt ceux de la lune leurs magiques effets
Quand tôt le soir qui tombe estompe les confins
Que le chant des oiseaux tout doucement s’éteint

Tous les arbres frémissent des frissons de l’automne
Les écureuils s’affolent mais pourtant ne s’étonnent
La pierre est chaude à l’âtre près du poêle qui ronfle
Dans le chaudron posé, vois la potée s’annonce.

Dans ce temps suspendu, un silence retombe
La paix des cimetières plane au-dessus des tombes
Une saison est morte quand la nouvelle naît
Les habits se déchirent à la fin de l’année.

Des sorbiers dépouillés, les grappes rouges choient
Le bonheur des oiseaux dont c’est la proie de choix
Les ruisseaux sont gonflés par les pluies de novembre
Les cœurs énamourés prennent couleur de cendres.

Dans le creux de l’assiette la chaleur se complait
Le corps réclame certes de plus solides mets
Il se couvre aussi de ces couches nouvelles
Pour défier le froid et ses assauts cruels.

La nature s’apprête au repli hivernal
Mais nous on ne s’inquiète, c’est plutôt un régal
Dans le cocon douillet qui abrite nos jours
Nous allons réchauffer les braises de notre amour.

Pierre-Jean Boutet
cambredaze.canalblog.com