Le choix

Le choix

Je dois être un peu lâche, je m’évade souvent
Pour ne pas voir le monde dont nous vivons le temps
Tous les jours on le gâche par nos atermoiements
Et les malheurs abondent plus que les bons moments.

Je me dis que les actes sont les seuls à compter
Mais noyés dans la masse, peut-on les distinguer ?
Je me dis que les mots peuvent seuls tout changer
Mais souvent leur écho dans le flot est noyé.

On voudrait que les choses prennent un autre cours
Il est si évident qu’entraînés par leur cours
Pourtant on se dirige en tout bien à rebours
Et tous on l’accélère quel horrible concours.

Alors je me libère en choisissant les mots
Dont je tisse des phrases pour tenir mon propos
Alors je les assemble en quatrains de bistrots
Pour aboyer ma plainte à tire-larigot.

Ce ne sont que des gouttes dans l’océan logo
Ce ne sont que des larmes qui s’écoulent à flots
Elles sont dérisoires comme sont les ruisseaux
Qui parcourent campagnes et y perdent leur eaux.

Ça me fait un grand bien de chanter et de rire
Pour aussi mieux lutter contre le pessimisme
Les joies du quotidien, tous les petits plaisirs
La nature splendide et bien sûr l’humanisme.

La parole est double selon qu’elle dispense
Des messages de haine ou bien des mots d’amour
La mienne je l’espère fait écho à ces voix
Dont quelquefois les hommes ont su faire le choix.

Le choix de la confiance plutôt que la fureur
Le choix de la conscience au lieu que de la peur
Le choix de non-violence plutôt que la terreur
Le choix de l’espérance et celui du bonheur.

Pierre-Jean Boutet