Pleine lune

Pleine lune

Une monnaie du pape sur un noir de velours
Parsemé de paillettes dispersées tout autour
De sa lumière pâle quand est parti le jour
Elle va caresser le moment des amours.

C'est lorsqu'elle est pleine et grosse de l'attente
Qu'elle voudrait tant briller et éclairer la nuit
Aussi rivaliser peut être avec celui
Qui le jour, éclatant, la nargue et la tente.

Elle tient sa revanche quand les grandes marées
Submergent nos consciences et les font chavirer
Que les hommes fascinés sentent monter en eux
Des pulsions qui les hantent et qu'ils maîtrisent peu.

Alors elle sourit tout là-haut souveraine
Elle, reine des nuits qui s'étirent à grand peine
Qu'elle illumine fort ou qu'elle brille à peine
Elle sait, elle est sûre, que la danse elle mène.

Un beau disque d'argent découpé sur la voûte
Nous savons de l'aimer ce qu'il parfois en coûte
Pour certains c'est à lui qu'on confira ses doutes
Pour d'autres c'est certain, il leur montre la route.

Je la vois quand à moi au dessus de la crête
J'aime à la contempler qui poursuit sa conquête
Elle est toujours pour moi le décor permanent
Qui m'inscrit si infime dans la suite des temps.

Pierre-Jean Boutet
cambredaze.canalblog.com