Danse
Danse
Des courbes élancées accrochant la lumière
Et des creux devinés dans les ombres trop claires
Mille grains qui tapissent des surfaces veloutées
Des arrondis offerts comme fruits en panier
Des jeux de clair-obscur qui attisent la soif
Des mouvements furtifs qui réveillent la faim
Des crissements de soie, des cheveux qu'on décoiffe
Des frôlements discrets, appelant le mot fin
Une impatience naît, tapie comme un fauve
Des chairs qui se devinent dans des mollesses mauves
Des halètements courts et des cris étouffés
Dans le secret des nuits, tant de vies dégrafées.
Dans le repli des draps, où les corps se reposent
Après ces grands élans et ces métamorphoses
La paix revient enfin, les esprits sont moroses
Il faudra au réveil mille bouquets de roses.
L'étincelle revivra dans ces chairs fatiguées
Miracle du désir quand il est réveillé
A l'aube renaîtra cette danse des corps
Qui fera bien encore la nique à la mort.