5 juillet 2016
Vieillir peut-être...
Je vois dans le miroir surprenante image
Un visage étranger que je trouve trop sage
Pourquoi me fixe-t-il je ne le connais pas
Si je quitte la place, emprunte-t-il mon pas ?
Je n’avais jusqu’ici, pas vraiment accordé
D’intérêt soutenu à ce troublant reflet
Juste un coup de peigne, ou de crème solaire
Pour passer vite ensuite, tant de choses à faire.
Mais ce soir je le sais, le miroir me renvoie
Tout ce temps qui a passé, sans que je ne le vois
Les rides accumulées et les paupières basses
Le menton empâté et le cheveu filasse.
Pourquoi faut-il ainsi, que l’enveloppe passe
Quand la tête est si vive et veut encore agir
Pourquoi donc nous trahit, notre chair qui se lasse
Quand sommes traversés, encore de désirs ?
Notre vie est si courte qu’elle soit vide ou remplie
Pourquoi donc se résoudre à avoir moins d’envies
Il n’y a pas d’abandon, à moins de renoncer
Il n’y a pas de raison, jamais de s’arrêter.
Je la boirai toujours cela jusqu’à la lie
Même alors que j’entends, déjà son hallali
Je la savourerai, toute son ambroisie
Pour peu que je conserve juste un semblant de vie.
Pierre Boutet
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