3 juillet 2016
Maudite
Un bouquet est posé sur une table morte
Depuis longtemps fané, elle est close la porte
La poussière se devine dans les rayons voilés
Qui sourdent des fentes des vieux volets fermés.
Au mur sont accrochés les portraits défraîchis
Des aïeux qui veillaient jadis sur ce logis
Un berceau oublié jouxte une pauvre armoire
Témoin de cet espoir autrefois de victoire.
La maison est maudite depuis ce fameux soir
Où fut trouvé le couple pendu dans le couloir
Et un petit cadavre d'enfant sous des mouchoirs
Comme si l'on cachait un profond désespoir.
Un silence très lourd depuis règne sur ce clos
Certains disent entendre, pourtant quelques sanglots
Quand la lune est pleine et que le vent se tait
Et que viennent les jours de ce drame passé.
Dans la chambre on peut voir le berceau balancer
Comme si à côté quelqu'un y fredonnait
Une berceuse tendre à l'enfant endormi
Pendant que le vent souffle, là au cœur de la nuit.
Pierre Boutet
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