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Les troubles remuements des âmes et des cœurs...
13 juin 2016

Le tambour du roi

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Le tambour du roi
Le ciel était voilé par des nuages d'encre
Pas d'oiseaux pour voler, pas un souffle de vent
Le temps est suspendu, à la bouche un goût âcre 
Je me souviens du jour et j'y pense souvent.
Une silhouette floue vient au bout du chemin
C'est celle d'un cavalier surgi dans le lointain
Le pas de la monture est tranquille et lourd
Du cavalier l'allure est celle d'un tambour.
Le voilà qui s'arrête et qui marque le pas
Devant l'entrée de la ferme comme s'il hésitait
Puis il met pied à terre, et la bride attachée
Le voilà qui avance jusqu'à portée de voix.
Holà dedans la ferme, il faut que je vous vois 
N'ayez aucune crainte, j'ai un message du roi
Laissez moi donc entrer pour que je vous raconte
Pourquoi la cour m'envoie ainsi à votre rencontre.
Intrigué par ce mots, j'entrouvre alors la porte
Et je dis qui me prouve que vous êtes cela 
Dont vous dites qu'il est du roi et qu'il apporte
Des nouvelles d'un endroit que l'on ne connaît pas.
Il brandit un objet et dit c'est un message
Qui vous est destiné, qui ouvre le passage
Jusqu'à la cour du roi où on veut homme sage
Que vous vous présentiez sans armes ni bagages.
Mais je ne sais pas lire sur aucun parchemin
Vous pourriez donc me dire, bien tout ce qui vous vient
Passez donc votre route, passez votre chemin
Ici il n'y a rien pour vous, ici je vous préviens.
Il dit alors brave homme vous êtes trop méfiant
Vous pourriez regretter que de ne pas m'entendre
Je reviendrai plus tard avec plus d'arguments
S'il me faut en user pour mieux me faire comprendre.
Je l'ai laissé partir, voilà bon débarras
Chaque jour je regrette d'avoir si mal jugé 
Dans ma tête inquiète et tout mon embarras
Combien cette requête j'aurai du l'accepter.
Quelques jours sont passés et l'homme est revenu
Avec toute une troupe il a forcé ma porte
Il m'a dit c'est dommage car vous auriez bien dû
Écouter ma demande sans m'chasser de la sorte.
Il a lors emmené tous mes fils avec lui
L'aîné et ses deux frères qui étaient pourtant petits
On va tous les former pour être des soldats
Et dans quelques années il s'battront pour le roi.
Si m'aviez entendu je ne vous aurais pris 
Qu'un peu de votre temps de sorcier de la pluie
Mais pour votre malheur vous n'avez pas compris
Que le roi n'aime pas qu'on se refuse à lui.
Pourquoi n'avez vous dit que vous vouliez la pluie
Ce n'est pas une affaire pour moi je vous le dis
Laissez moi donc mes fils, et moi je m'en vais faire
Pour le plaisir du roi pleuvoir des nuits entières.
Il m'a dit faites donc mais je vous prends un fils
Vous n'avez obéi, vous êtes donc puni
Et il est reparti au pas lourd et tranquille
De sa monture fière comme c'était facile.
Alors j'ai fait pleuvoir comme jamais la terre
N'a pu en recevoir sauf quand jadis naguère 
Ce fut un grand déluge où le roi et sa cour
Furent bien tous noyés à cause d'un tambour.
Pierre Boutet
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