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Les troubles remuements des âmes et des cœurs...
1 juin 2016

Esclave

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Esclave
Les coups durs sur ta peau, la douleur c'est ton lot
Car tu es à leurs yeux comme les animaux
Si tu n'obéis pas alors on te battra
C'est pas plus compliqué ça ne fait pas débat.
Tu ne protestes plus, tu sais cela est vain
Tes cris n'y pourraient rien, ta parole est muette
Il faut enfouir profond pour survivre demain
Sa colère, sa haine et puis baisser la tête.
Tu gardes en ton cœur le souvenir vivace
Des savanes africaines où tu faisais la chasse
Au grand lion dont la mort fera place au guerrier
Tu étais en ces temps de ceux ci le premier.
Un jour des étrangers armés de longues cannes
Qui tout comme l'orage crachaient tonnerre et flammes
Ont envahi ta terre et détruit tes villages
Pour t'emmener ensuite très loin en esclavage.
Sur un très grand bateau, dans le fond d'une cale
Couché sur des plateaux, affamé et malade
On t'a fait voyager au delà de la mer
Jusque dans ce pays où ton espoir se perd.
Tes frères de misère tout en courbant le dos
Restent des hommes fiers qui n'oublient pas qu'hier
Ils courraient hommes libres et sans rien sur le dos
Dans un pays immense sans aucune frontières.
Alors il est des soirs oubliant la fatigue
Les muscles endoloris, et l'estomac trop creux
Où tous ils se rassemblent autour d'un très grand feu
Pour chanter tous en cœur des chansons nostalgiques.
Certains ont des tam-tams , ou frottent sur des cordes
D'autres ont fait des flûtes dans quelque canne à sucre 
La mélopée est triste mais aux voix elle s'accorde
Qui sont graves parfois à sortir d'un sépulcre.
Ceux qui te font misère et se disent tes maîtres
Ont pourtant comme toi un visage et des fesses
Certes leur peau est blanche mais lorsque ils se blessent
On voit couler un sang qui est rouge cent pour cent.
Alors tu pries leur Dieu de se montrer clément
Si ça peut soulager tant pis si tu leur mens 
Tu apprends leurs manières et au bout d'un moment
Il te prendront peut être pour un singe savant.
Patience homme fort, un jour un temps viendra
Où ce commerce indigne partout on proscrira
Où il y aura des signes que la vie est sacrée
Qu'un homme reste un homme et ce où qu'il soit né.
Jamais sera gagné pour toute éternité
Le combat à mener pour vivre en liberté 
Car l'homme reste faible et ses belles idées
Parfois à tentation ne savent résister.
Pierre Boutet
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