La paix des cimetieres

La paix des cimetières

La cime des grands cyprès vient caresser le ciel
Au sol des dalles brisées jonchent les herbes folles
De pauvres croix rouillées dressent sous le soleil
Des bras vides depuis longtemps d'images et d'idoles

Les seules agitations que l'oeil peut entrevoir
Ce sont feuilles et branches remuées par le vent
Et en tendant l'oreille pourra-t-on percevoir
Des grincements de chaines aux sons bien éprouvants.

Dans le vieux cimetière longtemps abandonné
Rodent peut être encore des âmes esseulées
Plus aucune visite pour ces esprits en peine
Plus personne attachée à les y consoler.

Le calme et le silence apporte apaisement
Au vivant que je suis égaré en ce lieu
A contempler la mort en son dépouillement
J'éprouve oh surprise un sentiment joyeux

Car je suis bien en vie et je défie le vide
Je laisse dans ce lieu mes pensées trop morbides
Je m'en vais revenir vers les cris des vivants
J'ai hâte d'y retourner en dépit des tourments.

Un jour il sera temps pour moi de tout quitter
Mais à voir ce spectacle je ne suis pas pressé
De tomber dans l'oubli des choses abandonnées
Je désire encore beaucoup de joies goûter.

Pierre BOUTET
Tous droits reserves