En vrac et sans coutures

En vrac et sans couture

Par la barbe des nains et la queue des comètes

Par le cri des titans et celui des commères

Par les jurons lancés du fond de la taverne

Par la robe des fées, la jupe de Minerve

Je n'en crois pas mes dieux, la berlue souveraine

J'ai du boire des cuves de vins trop frelaté

J'ai surement rompu tous les pactes de laine

J'ai du manquer aux voeux d'une âme égarée 

Devant moi est la glu dont on fait les couronnes

Elle se tient éclatée elle n'est plus sur un trône 

Ses larmes et son rire ont la bouche atroce

Les oreilles dressées et les égards féroces.

La bataille a rompu, la fête fait ses ravages

L'ossature du fleuve a versé sa furie

Quelle que soit sur le mont celui qui dévisage 

Le temps est accompli et la mort a souri.

Le calme qui s'ébat dans le coeur de l'artiste

L'eau qui a mis le feu, comme le bal est triste

Enfin quand on parvient jusqu'au point de départ

C'est un coup de semonce qui seul a pris sa part.

Alea jacta est, tout le monde à maudire

Ite missa est, comme on dit sans le rire

Une fois par milliers sont les poèmes à vivre

Dérision décousue, y a-t-il vraiment pire ?

Pierre BOUTET

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