Un jour, un lendemain

Un jour, un lendemain

C'était un lendemain comme il y en a tant

Qu'avait il bien alors qui vaille qu'on en parle

C'était un lendemain où tout vous paraît pâle 

Ou soudain il vous semble s'est arrêté le temps.

C'était un jour féroce qui à nos cœurs s'accroche

Laissant dans nos gosiers des aigreurs de vieux fiel

Un jour où tout espoir vous quitte, où s'approchent

Dans des couleurs du deuil, des chars cérémoniels.

C'était un jour de pleurs, de larmes et de stupeur

Quand paraît déserter toute once de bonheur

Quand des actes absurdes vous plongent dans l'horreur

Quand vous interrogez des hommes sans honneur.

C'était un lendemain d'un jour plein de clameurs

D'un jour interrompu, dans la course des cœurs

D'un jour laid où le sens, n'a plus nom que douleurs

D'un jour qui réveilla nos plus profondes peurs.

C'était pourtant un jour, ordinaire dans un monde

Partout le malheur frappe il est partout immonde

Où des hommes, des femmes interrogent le ciel 

Pour demander la fin des actes démentiels.

Moi je rêve d'un jour, où nous seront conscients

Qu'il n'y pas ici bas, de gens si différents

Que nous ne sommes tous, qu'après tout de passage

Que nos communs destins, imposent le partage.

Je rêve à mon tour, plus heureux lendemains 

Où nous aurons compris, tous les malheurs des autres

De ces autres nous mêmes, à qui tendre nos mains

Car c'est la seule voie, il n'y en a pas d'autres.

Pierre BOUTET

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