30 janvier 2016
Chasse
Chasse
Lovée dans sa cachette, la queue dessous la tête
La couleuvre enroulée a du jour le désir
Elle pointe alors une langue inquiète
Pour goûter la chaleur à laquelle elle aspire.
Sur un proche rocher, elle étend ses anneaux
Et à ce chaud contact elle se sent revivre
L'astre doré en haut à l'aplomb de son dos
Des ondes de bien être les voilà qui l'enivre.
Sur la pierre comme un lit elle est en repos
Et ses yeux entrouverts guettent choses mobiles
Déjà elle repère pas très loin un mulot
Elle glisse serpentine vers cette proie facile.
Entre les hautes herbes elle progresse sans bruit
Pour ne pas l' effrayer car alors elle s'enfuit
L'innocent souriceau grignote quelques graines
Il ne se doute pas de sa mort si prochaine.
Une seconde suffit, détente fulgurante
Le souriceau est pris dans la gueule béante
Commence alors la lente déglutition
De la bête avalée avant sa digestion.
Image ordinaire mais oh combien terrible
Que cette scène de chasse, courante dans la nature
Prédateurs carnivores, comme proies herbivores
De tous le plus cruel, c'est l'homme omnivore.
Pierre BOUTET
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